Okahina Wave : La vague 3.0

Okahina Wave au pied des tours de Chicago

Les temps changent, le sport évolue et le surf sera sport olympique en 2020 à Tokyo. La vague de demain sera aussi artificielle, voire semi naturelle, accessible, modulable, parfois urbaine, et le surfeur, connecté.

La notion même de vague «artificielle» peut sembler étonnante et son existence en décalage avec les valeurs fondamentales que véhiculent le surf. Comment cette discipline si symbolique, synonyme de liberté, d’évasion, de confrontation avec la nature, de voyage et de découverte, pourrait-elle s’accommoder et même s’épanouir au sein d’un espace limité rythmé par un pulsation mécanique ? En réalité, les raisons sont nombreuses :

– Le surf évolue, il sera bientôt sport olympique, télévisé.
– Les surfeurs ont toujours rêvé de la vague parfaite.
– Les temps ont changé, nous sommes dans l’ère du plaisir immédiat.
– La nouvelle génération, avide de sensations et de sports connectés, est déjà là.

Nous allons voir pourquoi et comment, mais surtout pour quelles raisons également le projet Okahina Wave est le mieux à même d’établir un lien solide et durable entre les valeurs originelles du surf, le sport moderne, les grands enjeux environnementaux et les attentes des pratiquants d’aujourd’hui.

De nouvelles attentes

L’univers sportif et les raisons pour lesquelles on pratique un sport ont beaucoup changé à partir des années 70. Mais le surf, né de la contre culture américaine des années 50, a sans doute été le premier sport à s’extraire des valeurs habituelles du sport traditionnel. Pratiquer des sports alternatifs représentait une forme de liberté et de créativité permettant de se décaler de l’univers normé de la performance, de la compétition et des règles. La sensation, le plaisir et même l’expression corporelle prenaient le dessus sur le résultat. C’est toujours vrai et même si le surf produit aussi de la compétition, cette confrontation avec la vague conserve toujours son magnétisme. Kelly Slater est une star mondiale, les plus grandes marques s’emparent de l’imaginaire du surf pour faire leur promotion planétaire. Samsung pour n’en nommer qu’une. Par ailleurs, le rapport à l’eau a également évolué. « La maritimité désigne la relation de l’homme à son milieu maritime. Relation sportive, ludique, récréative, professionnelle, culturelle… Réfléchir sur ce thème, c’est comprendre comment les hommes s’approprient, perçoivent et pratiquent la mer….

Aujourd’hui, une nouvelle sensibilité s’est développée. Après des années de métamorphose, une nouvelle maritimité émerge avec des nouvelles formes de sociétés. Cela s’exprime par la croissance des sports nautiques et de glisse (planches à voile, surf, speed-sail), les croisières, les musées maritimes, les ports de plaisance, les grandes compétitions nautiques… L’eau prend une place de choix dans toutes les villes portuaires européennes : l’aménagement urbain de ces dix dernières années se tourne vers la mer, une valeur nouvelle dans le paysage urbain. Lorient, Brest, Dunkerque, Saint-Nazaire, Bordeaux, Liverpool, Anvers… s’attachent à la reconquête des espaces portuaires (réaménagements des quais, ouverture du centre-ville sur la zone portuaire isolée …). La mer ignorée pendant les années 70-80, retrouve sa place et devient un enjeu d’aménagement de ville en quête d’identité.» Extrait Atlas Transmanche-Espace Manche est le fruit d’une collaboration scientifique franco-britannique engageant des équipes universitaires et CNRS pluridisciplinaires et franco-britanniques. On comprend bien que l’attirance durable pour le surf et l’évolution de ce rapport à la mer sont des paramètres forts à partir desquels on peut se projeter.

Un besoin d’instantanéité

Si le surf, ainsi que dans son sillage les autres sports de glisse, se sont développés dans les années 80 en prônant une sorte de synchronisation avec les rythmes naturels, jusqu’à idéaliser les heures passées à attendre les bonnes conditions, l’évolution des pratiques sportives, l’explosion de l’offre, le goût pour la multiplication des expériences ont fait voler en éclat cette vision des choses, à part pour une minorité de passionnés. Aujourd’hui, les pratiquants veulent du plaisir immédiat. Le surf touche toutes les générations et le pratiquant de sport alternatifs, souvent CSP+, engagé très souvent dans une trajectoire professionnelle exigeante, n’a tout simplement pas le temps d’attendre. Si on ajoute le paramètre familial, monsieur ou madame cherche une activité praticable à un moment choisi et non pas subi. C’est l’évolution constatée dans l’escalade avec le développement des salles de grimpe où les passionnés qui s’y retrouvent avouent pour beaucoup ne pas pratiquer en outdoor. En ce sens, une vague artificielle dont on sait qu’elle peut fasciner presque autant qu’une vraie, répondra aux attentes des surfeurs qui n’ont pas la possibilité d’attendre les rythmes naturels. Elle permettra aussi de pratiquer le surf en famille ce qui est très rarement le cas pour des raisons de conditions et d’emploi du temps. C’est le besoin d’efficacité. Les puristes regretteront mais cette évolution ne retire rien à l’art originel.

Un projet en phase avec son époque

Le projet Okahina Wave est en phase avec les enjeux de son époque. Il ne nécessite pas d’emprise foncière au sol, ne requiert pas de bétonnage, ne mobilise pas ensuite d’eau potable, et encore moins de filtration. Sa consommation énergétique est limitée et pour toutes ces raisons, son impact carbone également. La vague Okahina vient prendre place sur un plan d’eau qu’elle ne dénature pas. En ce sens, elle s’intègre à une configuration naturelle existante (baie, lac, rivière) ou dans un bassin déjà créé. Mieux encore, elle intègre sous sa structure un récif artificielle pour la faune et la flore aquatiques, enrichissant ainsi le biotope naturel. Autre aspect de l’évolution de la pratique que permettra Okahina Wave, le surf connecté avec des partenariats déjà noués avec des développeurs d’applications. Demain, le surfeur 3.0 pourra tout savoir de sa session grâce à des capteurs de mouvements, plus ambitieux encore, il collectera des données scientifiques sur la qualité des eaux par exemple. Enfin, dernier aspect relatif à l’évolution des pratiques, il est avéré que demain au sens large du terme, la population mondiale sera de plus en plus urbaine. Les aménageurs cherchent déjà des solutions pour «augmenter» la ville avec des projets audacieux. Alors que la nature sera de plus en plus lointaine, des projets d’éco-sports comme Okahina Wave prendront toute leur dimension, apportant au sein des villes une énergie nouvelle apaisante, ainsi que de nouveaux lieux de rencontres et de partages aux citadins de ces nouvelles smart cities.

Illustration DEIS

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