Enquête wave pool, wave cool? 4/4

L’ALTERNATIVE OKAHINA WAVE – Okahina n’est pas seulement une vague. Elle vient s’inscrire dans un environnement, dans une époque et c’est très important pour l’avenir.

Okahina Wave est lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé par la Région Ile de France pour son ile de loisirs de Vaires-Torcy. Les équipes finalisent les conditions de réalisation du projet.

Le journaliste Marc-Antoine GUET du magazine Surf Session a réalisé une enquête longue et complète sur le phénomène émergeant des piscines à surf. Il évoque également l’alternative Okahina Wave, un atoll flottant qui permet de créer la 1ère vague de surf écologique.

Lien vers l’épisode 1/4

Lien vers l’épisode 2/4

Lien vers l’épisode 3/4

EXTRAITS

Surf Session – « J‘ai déjà entendu parler d’Okahina, et c’est un vrai projet intéressant» – lan Fontaine comme beaucoup d’autres, connaît ce projet ambitieux. Mais qu’est-ce donc qu’Okahina Wave ? C’est d’abord une innova­tion française greentech, qui consisterait en une infrastructure légère flottante en forme d’atoll polynésien. Elle viendrait donc se positionner sur des plans d’eau déjà existants qu’elle ne dénaturerait pas. Au contraire, elle devrait être facilement démontable, n’impactant pas « ad vitam aeternam » les sites naturels et donc en phase avec les enjeux de son époque. Mais alors, dans quelles mesures Okahina Wave serait écologique ? Pour son concepteur Laurent Hequily, c’est d’abord « une approche philoso­phique différente du sujet ».

Surf Session – Si l’on s’appuie sur les documents présentés, la vague Okahina ne nécessiterait pas de béton­nage, n’imperméabiliserait pas durablement les sols, ne mobiliserait pas d’importances quantités d’eau potable et encore moins de systèmes de filtrations. Laurent Hequily ajoute : « On ne peut plus continuer cette course à la consommation énergétique, quand bien même elle est renouvelable, pour subvenir aux simples besoins de complexes qui ne sont que de l’eau récréative si on y réfléchit bien».

Okahina Futuroscope

Surf Session – Contrairement aux piscines à surf dont la consommation énergétique horaire équivaut de 600 à 800 foyers, la sienne est très limitée et par ricochet, son impact carbone également.

Mais Okahina Wave a également l’ambition d’améliorer la biodiversité des milieux aquatiques dégradés en mer, lac ou rivière. Comment ? Pour Laurent Héquily son fondateur : « Au-delà de limiter son impact environnemental, l’idée est d’utiliser la vague pour brasser et oxygéner les eaux des lacs et/ou pour renouveler par l’hydrodyna­mique l’eau stagnante des lagunes, limitant ainsi l’asphyxie des plans d’eau et permettant au passage de récupérer des macroplastiques flottants.

Elle intègre dans sa structure des nurseries à poissons et des récifs artificiels pour aider la faune aquatique à mieux se développer. Ce sont tous ces critères qui rendent la vague semi-naturelle Okahina Wave unique au monde et écologique. »

Surf Session – En d’autres termes, Okahina Wave serait le résultat d’un procédé écologique facile à installer et à démonter. En oxygénant et améliorant la qualité des eaux, en limitant l’eutrophisation des lacs, en renouvelant l’eau stagnante des lagunes, en limitant le blanchissement du corail, en intégrant des récifs artificiels, en permet- tant une cohabitation avec les requins dans certaines parties du globe et en récupérant des plastiques flottants via un système de filtration. Okahina se positionne aujourd’hui clairement comme une alternative. Un système ambitieux ? Certainement, mais réalisable selon les dires de Laurent Héquily « Avec ce projet nous avons une vision systémique, multidimensionnelle. Pour cela nous avons réuni dans notre écosystème une équipe pluridisciplinaire d’une cinquantaine de personnes, experts et scientifiques qui collaborent à cette aven­ture. Ce n’est pas seulement une vague. Elle vient s’inscrire dans un environnement, dans une époque et c’est très important pour l’avenir ». La vision de Laurent Héquily se veut simple et en adéqua­tion avec son temps.

Selon le journaliste Marc-Antoine GUET – Il est vrai qu’aujourd’hui tous les projets existants dont nous avons parlé ne sont autres que de gros bassins de béton aux contraintes écologiques importantes, peu ou pas en accords avec les valeurs prônées par le surf. « C’est un vrai challenge aujourd’hui de concilier développement économique et environnement. Notre idée, c’est aussi de démon­trer que c’est possible. La première profitabilité d’Oka­hina doit absolument être pour l’environnement et la biodiversité. Si on perd ce combat pour sauver la biodiversité, tous les autres n’auront plus de sens ». Laurent Héquily

Après une première installation prévue au pied du Futuroscope, à Poitiers, courant 2020, la vague «écologique» prévoie de s’implanter également en Gironde en 2022, du côté de Libourne sur le lac des Dagueys.

Okahina Libourne

Surf Session – Et si finalement, les piscines à vagues n’étaient rien d’autre que le reflet de ce que nous sommes réel­lement, le reflet de notre société ? Une société que l’Homme, depuis des milliers d’années, a toujours façonnée à son image. Même si pour le coup, cette dernière devient artificielle.

Laurent Héquily – « L’idée est qu’en venant assouvir leur passion, les surfeurs contribuent en même temps aux bienfaits de la biodiversité. Des vagues artificielles, pourquoi pas. Mais pas à n’importe quel prix. Au début on me prenait pour un fou, j’étais seul à y croire, mais je veux être contributeur du changement. Peut-être que dans quelques années on se rendra compte que je me suis trompé. Mais je préfère me tromper au profit de la biodiversité plutôt que dans le sens inverse, les conséquences seront moins graves ».

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Retrouvez ce dossier de 12 pages en intégralité dans le N°375 du magazine Surf Session (avril-juin) disponible chez votre marchand de journaux. Vous pouvez le commander également en ligne sur shop.surfsession.com

Illustrations Okahina – Crédit DEIS

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