Un spot de surf sur le lac des Dagueys

Laurent Hequily et Sébastien Mounier ont présenté lundi le projet

de vague semi-artificielle qui devrait s’implanter aux Dagueys au

printemps 2022. Un atoll artificiel mais respectueux de l’environnement qui génère des vagues pouvant aller jusqu’à deux mètres de haut. Il se déplace avec une planche, un Macbook, un discours bien rodé et accompagné de Sébastien Mounier, associé et surfeur qui porte les stigmates d’un take-off raté lors de sa dernière session : Laurent Hequily était lundi à Libourne pour présenter en conseil de municipalité son projet de vague semi-artificielle permettant de pratiquer le surf ou du bodyboard à Libourne. Une installation envisagée à Libourne, aux Dagueys et à l’horizon 2022. Créateur de Waveriding Solution, Laurent Hequily développe maintenant depuis 2015 ce projet de vague de surf semi-artificielle. Une assiette à dessert retournée en main, il explique les grands principes de cette installation qui reproduit la forme et le fonctionnement de l’atoll. Un cratère plein d’eau, une passe de sortie et des générateurs qui font déferler une onde, une vague, vers l’intérieur permettant à tout ressac d’être neutralisé. Une installation montée ou démontée en quelques semaines, en métal et composites qui ne nécessite ni décaissage, ni béton, ni filtration. Une onde alimentée par des générateurs peu friands en énergie (35 kWh) dont la puissance est modulable en fonction de l’intensité des vagues. De petites vagues pour les surfeurs débutants jusqu’au tube pour les

confirmés, allant de 80 centimètres à 2 mètres de hauteur, deux points de départ, des vagues toutes les 10 secondes.

Vague écologique

Au-delà du côté fun, Okahina Wave joue la carte écologique à l’opposé des piscines à surf qui fleurissent dans le monde pour répondre à la demande : entre 2012 et 2020, le nombre de

pratiquants a en effet fait un bond de 34 % indique son fondateur. La première implantation de cet atoll flottant est prévue fin 2020 à Poitiers. À Libourne, le site devrait prendre place sur le site des Dagueys, non loin de la plage à la place des actuelles structures

gonflables sans pour autant perturber l’activité de baignade de la plage et la pratique du kayak et de l’aviron. Sous la structure d’Okahina Wave une nursery à poissons mais aussi un système générant un brassage de l’eau limitant l’eutrophisation des lacs et les concentrations de cyanobactéries et même un courant lui va attirer les déchets flottants, permettant de les récupérer.

Sur l’ordi, c’est un très beau projet qui dispose déjà de plusieurs distinctions : Blue ocean award et Seal of excellence. La technologie est testée en Aquiaine sur un site dont Laurent Hequily tait l’adresse. Sa première vague sera installée à Poitiers, sur le site du Futuroscope fin 2020. Projet test, il permettra d’éprouver la technique, de l’affiner en conditions réelles. Ensuite, cela sera le tour de Libourne, avec un format supérieur : 60 mètres de diamètre, une installation dès la fin de l’année 2021 et une vague praticable au printemps 2022, 12 mois sur 12 et proposée à un tarif accessible qui demande encore à être affinée « entre 25 et 30 euros de l’heure » complète Sébastien Mounier. La Ville travaille depuis un an sur le projet. Philippe Buisson avait rencontré Laurent Hequily au MIPIM à Cannes. C’est le groupe NGE qui les avait mis en contact. « Quand la mairie nous a proposé Libourne, ce n’est pas une destination à laquelle on pensait » reconnaît le Bordelais Laurent Hequily. Le site, l’aboutissement d’un projet structurant comme le futur complexe aquatique, la proximité de l’agglomération bordelaise ont été des arguments qui l’ont finalement emporté.

11 millions et des emplois créés

Le projet a été présenté lundi soir aux sportifs qui utilisent quotidiennement le lac des Dagueys, pratiquants de kayak et d’aviron qui ont reçu l’assurance que rien ne viendrait perturber leurs trajectoires. Pour caler juridiquement la chose, la mairie devra lancer un appel à manifestation d’intérêt préalable à toute délivrance d’une autorisation d’occupation du domaine public. L’implication de la mairie se limite à cette mise à disposition gratuite rappelle le maire. Cela ne coûtera pas à la Ville, « c’est une entreprise qui s’installe » précise encore l’élu. Une entreprise qui va investir 10 à11 millions d’euros sur le site pour son installation et les aménagements connexes : accueil, vestiaires, etc. tout en créant entre 15 et 20 équivalents temps plein.

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